nouvelles fictions pour l’architecture
L’architecture est certes pragmatique, mais elle peut également être dénonciatrice, affabulée, célébrée ou fantasmée. En ce sens, la fiction est susceptible d’enrichir un projet architectural à toutes ses étapes. Le recours à un scénario, d’abord, aide à penser le contexte d’un projet donné : en s’appuyant et en s’extrayant de la réalité, le récit fictif recompose les caractéristiques de la situation de départ et, ce faisant, apporte de nouveaux fondements à la proposition architecturale. Au sein de notre pratique de conception, ce récit s’apparente à une projection fictionnelle ancrée dans une forme de réel, permettant de matérialiser et de composer un concept réflexif.
La fiction peut également se concrétiser dans un médium de représentation de l’architecture : la maquette comme support visuel du récit architectural, le plan d’architecture comme storyboard ou encore le scénario comme réflexion théorique. Le recours à la fiction induit une pratique qui oscille donc entre l'acte de représenter et celui de conceptualiser une réalité fantasmée. Il s’agit d’une démarche qui s'ancre dans le contexte politique, social et constructif de la société. Par le biais de l'architecture, nous nous interrogeons sur ses codes, nous les détournons parfois pour en extraire une matière à penser. Cet article s’arrête sur ces trois médiums clés de la fiction en architecture pour en décrypter les ressorts.